art&vie

Cette rubrique vient du coeur. Elle se nourrit des anfractuosités du quotidien, de mes rêveries, de mon désir d’apprivoiser le moment présent qui, le plus souvent,  glisse, dérive et se dérobe. Je m’inspire aussi de mes déambulations dans la nature et dans la vie. Le dédale de mes lectures, les idées et les façons de voir et d’appréhender la réalité des autres qui se sédimentent et vibrent en mon for intérieur font aussi partie de cette rubrique. Il n’y a pas d’autre but que le partage de se qui résonne et ce qui retentit pour moi sur le chemin sinueux de la transformation. 

 

 

Le boa qui a avalé un éléphant ou la mère, encore la mère, toujours la mère

 

Cette semaine, on m’a offert une tout nouvelle vision d’un de mes livres préférés que je racontais à mes fils quand ils étaient petits. J’en suis encore ébranlée! Selon Marie-Louise Von Franz, précieuse collaboratrice de Jung, l’univers solitaire du Le Petit Prince, une planète désertique dont la végétation a presque disparu sauf pour un baobab géant qui menace de dévorer celle-ci, traduit la propre solitude intérieure de l’auteur et sa soif de sentiments. Marie-Louise Von Franz démontre comment le baobab géant qui dévore la planète du  Le Petit Prince exprime combien l’auteur et aviateur Antoine de Saint-Exupéry était en fait prisonnier d’un complexe maternel.

Marie-Louise Von Franz a consacré tout un livre au problème de l’éternel adolescent. Dans cet ouvrage elle nous invite à réfléchir sur le monde imaginaire d’où vient le Petit Prince. Ce livre qui s’intitule Puer Aeternus, une expression latine signifiant << jeunesse éternelle >>, est aussi le nom d’un dieu très ancien qui possédait la capacité de renaître à l’infini. 

Selon Marie-Louise Von Franz, le fameux dessin du boa qui a avalé un éléphant (et que les adultes prennent pour la représentation d’un chapeau) est un signe évident indiquant que le moi héroïque de Saint-Exupéry, symbolisé par l’éléphant (animal que l’on vénère pour sa force et sa sagesse), a été avalé par la mère; l’auteur représente cette dernière sous les traits du boa qui étouffe sa victime. En fait, Saint-Exupéry eut une mère très forte et très énergique….

 De façon plus large, selon Guy  Corneau, la vie et l’oeuvre de Saint-Exupéry pose la question fondamentale : comment vivre sa créativité à l’âge adulte, comment devenir adulte tout en conservant la vitalité et le regard de l’enfant ?

 Toutes les idées citées plus haut viennent du livre révélateur de Guy Corneau Père manquant fils manqué Que sont les hommes devenus?  que je lis en ce moment et qui me fait entrevoir une, deux ou trois choses sur mes relations aux hommes de ma vie …